Mon chat et les friandises

Docteure, quelle(s) friandise(s) puis-je donner à mon chat ?

Donner une friandise à son chat n’est ni obligatoire ni systématique, mais c’est souvent un moment de plaisir partagé. Cependant, la friandise est un aliment et elle doit être comptabilisée dans la ration quotidienne.

De préférence, choisir des friandises qui sont formulées ou adaptées pour les chats. Pour les aliments frais et, en exemple, la viande, le poisson ou le yaourt sont possibles chez un chat en bonne santé.

La Fédération européenne de l’industrie des aliments pour animaux de compagnie (FEDIAF) a établi un « code de bonnes pratiques d’Etiquetage des aliments pour animaux familiers ». Une friandise est un aliment dit complémentaire, c’est-à-dire qu’il ne doit pas être donné comme unique, ou même principale, source de nourriture. Il faut donc être attentif, et en particulier chez le chat, car il existe des produits complémentaires en soupe, en sachet et en boîte. Rechercher sur l’emballage la mention obligatoirement écrite : soit « aliment complet » = aliment équilibré qui doit constituer la majeure partie de la ration soit « aliment complémentaire » = à n’utiliser que comme friandise.

A RETENIR : la friandise pour chat est un aliment complémentaire qui ne couvre pas les besoins nutritionnels de l’animal. Bien vérifier sur l’emballage à quelle catégorie appartient l’aliment.

Les protéines, lipides, vitamines, et minéraux contenus dans la friandise sont, soit utilisés pour les besoins immédiats, soit stockés quand cela est possible ou éliminés comme déchets (par les selles ou les urines). A ce titre, la friandise contribue à l’apport total en nutriments.

Quelle quantité donner alors en toute sécurité ? Les recommandations se calculent sur la densité calorique de ces friandises.

La friandise est avant tout une source supplémentaire de calories

L’énergie contenue dans tout aliment, friandise comprise, provient des protéines, des lipides et des glucides qui le composent. Cette énergie, si elle est excessive, va être mise en réserve dans le tissu adipeux sous forme de graisse.

Chez le chat adulte, le maintien du poids optimal est essentiel. Le poids corporel est, pour une activité constante, la conséquence de l’équilibre entre ce que mange l’animal et ce qu’il dépense en calories dans la journée. Tout excès énergétique s’accompagne d’une prise de poids avec augmentation de la masse grasse.

Le nombre de calories apporté par les friandises dépend à la fois de la friandise et de la quantité donnée. Il est classiquement recommandé de ne pas apporter plus de 10% du besoin énergétique de la journée par un aliment complémentaire afin de ne pas déséquilibrer la ration, quelle que soit sa forme (industrielle, maison ou mixte).

Pour donner un ordre de grandeur, la majorité des friandises industrielles sèches apportent autant de calories que les aliments complets en croquettes. Donc, pour un chat dont la recommandation de croquettes serait de 50g, 10% correspond à 5g de friandises par jour sous forme sèche. Ce n’est pas beaucoup. Il convient donc de quantifier tout ce que l’on donne à manger à son chat et de peser l’animal mensuellement.

La densité énergétique n’est pas indiquée sur le paquet car sa déclaration est non obligatoire. Il est également rare d’avoir le poids d’une friandise. Comment faire alors ? Le plus simple est de trouver les valeurs, si elles existent, sur le site du fabricant ou du vendeur. Pour la valeur calorique, elle est écrite dans l’onglet « composition » et dans les « composants analytiques » en général sous le nom d’« énergie métabolisable » exprimée en kcal/100g. Pour le poids d’une friandise, soit il est indiqué, soit vous faites le calcul en comptant le nombre de friandises dans un paquet. Il est également possible d’appeler la ligne dédiée aux consommateurs.

Pour les friandises sous forme de gel ou de soupe, bien respecter les recommandations du fabricant et vérifier que le chat ne diminue pas la consommation de son aliment complet au profit de la friandise.

Pour les aliments frais, comme la viande maigre, et pour un chat de 4 kg en bonne santé, 15g de viande ou poisson sur la journée sont acceptables en friandise.

A RETENIR : les friandises sont offertes en quantité limitée afin de ne pas déséquilibrer la ration et ne pas conduire à un excès énergétique.

Et le lait de vache alors ? Possible mais pas nécessaire.

Tout est dans la quantité donnée. En effet, le lait de Mammifères contient du lactose et chez le chat adulte, la capacité de digestion de ce sucre est limitée. Cette capacité est individuelle, donc pas vraiment de moyen de connaître le seuil de tolérance chez votre chat. Le risque est de conduire à des selles molles voire des diarrhées parfois sévères !

Friandises et allégations

Une allégation est une déclaration faite par le fabriquant sur les qualités de son produit. Les règles sont également soumises au « code de bonnes pratiques d’Etiquetage des aliments pour animaux familiers » (voir le lien en début d’article, des pages 41 à 53). En bref, plusieurs catégories d’allégation existent sur les ingrédients et les nutriments (ex : au poulet, avec du persil, contient de la vitamine C) ou la teneur de ceux-ci (ex : teneur élevée en oméga 6) et sont parfois associés à des bénéfices pour la santé de l’animal. Il y a également les allégations négatives (ex : sans céréales) ou les qualificatifs de produits comme « naturel ». La lecture de l’étiquette, qui est certes complexe, offre cependant de nombreuses informations sur le produit, ses qualités et les potentiels bénéfices à en attendre.

A RETENIR : Il y a plusieurs catégories d’allégations et il est intéressant d’apprendre à les connaître, pour choisir sa friandise en connaissance de cause.

Pour les friandises à base de viande ou de poisson crus, les règles basiques d’hygiène doivent être suivies pour assurer la santé de la famille et du chat.

En conclusion, friandise industrielle, fraîche, bio, sans céréales, faite maison : c’est votre choix. Cependant pour choisir celle qui convient spécifiquement à votre chat, n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire ou à consulter un(e) vétérinaire spécialiste en nutrition.