Combien de fois ai-je entendu cette phrase ? La famille, convaincue de l’effet délétère d’un surpoids sur la santé de leur animal et croyant bien faire en choisissant un aliment allégé, a malgré tout aggravé la situation ?
Voyons les raisons les plus classiques (et en dehors de toute cause médicale de variation de poids) :
La Fédération européenne de l’industrie des aliments pour animaux de compagnie (FEDIAF) a établi un « code de bonnes pratiques d’étiquetage des aliments pour animaux familiers ». Un produit peut être déclaré comme « allégé » si sa valeur énergétique est inférieure de 15% minimum par rapport à un produit standard adulte de la même marque.
Donc, si l’aliment allégé est choisi dans la même marque et dans la même gamme d’aliments, et si les quantités distribuées ne sont pas augmentées, alors la restriction calorique sera au minimum de 15%. Cela peut limiter voire stopper la prise de poids et même potentiellement s’accompagner d’une perte de poids modeste.
En revanche, changer de marque ou même de gamme ne garantit absolument pas que ce nouvel aliment allégé contiendra moins de calories pour 100g que l’aliment d’avant. C’est pourquoi le risque que le chat continue à grossir est non négligeable.
La densité énergétique n’est pas indiquée sur le paquet car sa déclaration est non obligatoire. Alors comment faire ? Le plus simple est d’essayer de trouver cette valeur sur le site du fabricant ou du vendeur : si elle est présente, elle sera indiquée dans l’onglet « composition » et dans les « composants analytiques » en général sous le nom d’« énergie métabolisable » exprimée en kcal/100g. L’autre option est d’appeler la ligne dédiée aux consommateurs et de poser la question.
À RETENIR : de la même façon que pour les aliments de consommation humaine, la dénomination « allégé » ou « light » ne signifie pas pauvre en calories ! Les profils nutritionnels peuvent être très différents d’une marque et même d’une gamme à une autre.
C’est pour cela, que si après un ou deux essais, votre chat ne perd pas de poids ou continue à en prendre, et qu’en plus il a toujours faim, il vaut mieux choisir une prise en charge nutritionnelle adaptée à la gestion du poids, plutôt que de se battre avec des résultats souvent décevants, décourageants et en ayant l’impression de brimer votre animal.
Lorsqu’un chat adulte prend du poids, et en dehors de toute modification de l’activité physique, il augmente principalement sa masse graisseuse encore appelée tissu adipeux. Cela correspond à la mise en réserve d’énergie pour l’organisme. Ce tissu n’a besoin que de très peu d’énergie pour ses besoins propres (seulement quelques kcals par kg de tissu), contrairement à la masse maigre (muscles et organes). En clair, c’est un stockage d’énergie à faible coût, disponible en cas de besoin.
Les recommandations de quantité de nourriture indiquées sur l’emballage d’un aliment pour adulte sont basées sur le poids du chat. Mais le poids en kg ne donne aucune indication sur la composition corporelle (masse maigre, tissu adipeux, masse osseuse). On comprend alors que si, par exemple, le chat pèse 500 g de plus que son poids optimal (500 g de tissu adipeux donc), en prenant le poids actuel dans les recommandations indiqués, 500 g de tissu adipeux (qui ne dépensent que peu d’énergie) seront comptabilisés comme des muscles (qui sont bien consommateurs d’énergie). C’est pourquoi il y aura un excès de calories et le chat, déjà en surpoids, va probablement continuer à grossir !
À RETENIR : pour trouver la quantité d’aliment sur l’emballage d’un aliment complet, le poids optimal du chat doit être utilisé, non son poids actuel s’il est en surpoids.
Mais alors comment savoir ou estimer le poids optimal de votre chat ? Le plus simple est de demander à votre vétérinaire, à chaque visite, de vérifier à la fois le poids mais aussi le score corporel de votre animal.
Les recommandations inscrites sur un paquet de croquettes (ou sur l’emballage d’un aliment humide) sont seulement un guide : elles sont faites en prenant la moyenne d’une population, basée sur un chat dit « moyen », ayant une activité « normale » en dehors de toute période de reproduction pour un aliment pour adulte. Elles ne prennent en compte (et à juste titre) ni la génétique, ni l’environnement de l’animal. Il y a parfois des recommandations en fonction du niveau d’activité, mais alors comment quantifier l’activité de son chat ?Le plus simple est d’en parler à votre vétérinaire ou de consulter un(e) vétérinaire spécialiste en nutrition.
À RETENIR : les quantités d’aliments indiquées sur les emballages d’aliments industriels sont données à titre indicatif, pour un chat « moyen ». Une personnalisation sur-mesure de la ration est indispensable quand le chat a des besoins spécifiques.
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